Qui sommes nous?

Fondée en 2014 à Genève, AWRA Afghanistan’s Women Rights Association est une association humanitaire à but non lucratif qui se consacre à la défense des droits des femmes en Afghanistan.

Membre de la FGC depuis 2020, AWRA est soutenu par le Bureau de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes et de prévention des violences domestiques, par l’Ambassade d’Afghanistan, la Delegation of the European Union to the UN and other international organisations ainsi que les Missions permanentes de Suède et du Canada.

A Genève, l’association déploie ses efforts à la conception de projets socioéducatifs et la recherche de fonds pour leur réalisation.

AWRA <> AAWRO

L’association s’appuie en Afghanistan sur AAWRO qui est notre partenaire miroir, créé par AWRA.

Il s’agit d’une ONG locale reconnue par l’Etat Afghan. Le comité d’AAWRO est composé par des autochtones bénévoles qui connaissent très bien les besoins de la population, la situation socio-politique et la culture de la région. Ils sont très respectés par les différentes communautés et leur avis est également pris en compte au niveau des différents départements. En effet, dans chaque village de la province de Nimroz, il y a un comité de développement du village CDC (Community Development Commity) qui a été créé par le département du développement rural. AAWRO a un membre dans chaque CDC où elle est présente.

Les objectifs d’AAWRO sont les mêmes que ceux d’AWRA :

  • La promotion dans tous les domaines des droits des femmes et de l’éducation en Afghanistan.
  • La contribution au respect de l’égalité des droits des femmes et des hommes et permettre aux femmes de prendre conscience de leurs droits et de leurs possibilités, afin de prendre leur place dans la société afghane.
  • L’aide au développement de l’éducation des femmes (civique, alphabétisation, santé) leur permettant de faire entendre leur voix dans la société.

AAWRO existe en Afghanistan depuis la fondation d’AWRA à Genève. Tous nos projets sont réalisés ensemble depuis 2014. Nous pouvons ainsi guider AAWRO dans la conduite et le suivi de chaque projet. Les idées de nos projets viennent d’AAWRO qui est attentif aux besoins de la population et aux recommandations des différents départements sur place (éducation, santé). Nous avons besoin de notre partenaire sur place afin de continuer à identifier les besoins et réaliser nos projets. Il serait inimaginable de gérer un projet seulement depuis Genève sans avoir le partenaire sur place.

Sur place, AAWRO collabore avec le Département des Affaires des Femmes, le Département de l’Education, le Département de la Santé et le Département des Réfugiés de Nimroz qui reconnaissent ses actions et constituent ainsi de précieux partenaires locaux. Afin de formaliser notre collaboration, plusieurs accords ont été signés  entre AWRA, AAWRO et les différents départements de l’Etat ainsi qu’avec des autres organisations internationales.

Lieu d'action

AWRA est engagée principalement dans la province de Nimroz située dans le sud de l’Afghanistan à la frontière de l’Iran et du Pakistan. Elle se trouve en première ligne pour accueillir les personnes expulsées des pays voisins ainsi que les réfugiés fuyant les conflits à l’intérieur du pays. Cette région est la moins sécurisée du pays et aucune organisation humanitaire n’y est présente pour défendre les intérêts de la population, d’où la signification de notre action. La Présidente d’AWRA est originaire de cette région, y a vécu et travaillé à la défense des droits humains pendant 8 ans. Ce contexte nous a incité à débuter nos actions à Nimroz et élaborer des projets en lien étroit avec les populations locales.

Cette année la situation politique en Afghanistan a complètement changé et nous avons dû travailler dans un pays gouverné par un régime islamiste et dictateur.

En effet, depuis l’arrivée des Talibans dans la province de Nimroz le 6 août 2021, notre travail a dû faire face à un grand changement suite aux nombreuses interdictions introduites. Bien que notre action sur le terrain se fasse depuis plusieurs années, notre association doit composer avec la présence et le contrôle accrus des Talibans. Ils vivent dans cette province depuis bien longtemps, et leur pouvoir a grandi petit à petit jusqu’à avoir aujourd’hui le contrôle politique. Les contrôles sur les routes étaient ces derniers 5 ans toujours plus présents. Ils connaissaient donc déjà l’existence de notre association et de nos projets. D’ailleurs nous avions déjà dénoncé leur présence dans nos rapports précédents, ceci depuis plusieurs années.

Depuis la montée au pouvoir des Talibans, la situation de la femme est encore plus fragile et ses droits davantage piétinés. AAWRO, notre association miroir sur place, reste une des rares ONG qui arrive encore à continuer ses activités, activités devenues plus précieuses que jamais, vu le contexte actuel.

Notre bureau à Zaranj est ouvert, la gestion des projets sont assurés par AAWRO.  Les bénévoles ont aussi la responsabilité de l’organisation et du suivi du projet d’alphabétisation. Elles sont également à l’écoute et toujours prêtes à donner un soutien psychologique et des conseils aux femmes qui passent discrètement dans le bureau. 

La perception de la femme par l’homme est ancrée dans l'histoire de l’Afghanistan et l’arrivée des Talibans a alimenté davantage ces convictions. De père en fils, la femme, considérée comme un fardeau financier, est dévolue aux tâches ménagères. Les femmes et les filles sont quotidiennement le prétexte à toutes sortes de négociations, pour, par exemple, la résolution de conflits entre les populations. Elles sont vendues en mariage, soumises à des mariages précoces et forcés et subissent la violence domestique et sociale. La discrimination contre les femmes se manifeste dès la naissance, où celle d’un fils est célébrée et annoncée par des salves de joie alors que la naissance d’une fillette est vécue dans le silence et l'humiliation. Aujourd’hui, les femmes ne peuvent pas sortir sans l’accompagnement d’un homme de la famille (père, mari ou frère). Ceci signifie qu’une femme veuve (dans notre région il s’agit presque du 50% des femmes mariées) ne peut pas amener son enfant dans des structures sanitaires, s’il souffre d’une maladie nécessitant des soins plus compliqués.

L’ignorance des femmes sur leurs droits fondamentaux permet à ces traditions de se perpétuer, d’où l’urgente nécessité de leur permettre d’acquérir une instruction de base. Aujourd’hui, l’accès à l’éducation est interdit aux filles âgées de plus de dix ans et, dans les régions rurales, parfois même l’école primaire est fermée pour les plus jeunes.

A travers la bienfacture de nos activités pendant ces dernières années, nous avons gagné la confiance de la population et nous faisons partie de leur communauté. C’est pourquoi, même avec l’arrivée des Talibans, notre activité d’alphabétisation dans ces villages a pu continuer tout au long de cette année. Suite à l’interdiction de l’accès à l’éducation pour les jeunes filles, nous avons dû faire face à un défi supplémentaire. Nous avons alors même augmenté les cours d’alphabétisation pour ces jeunes filles. Nous avons obtenu l’accord des talibans pour continuer l’éducation dans la région, Madame Nohthani, notre présidente, s’est rendue à Nimroz en avril dernier pour 3 semaines, afin de superviser nos activités et de négocier avec les Talibans la continuation de nos projets. Elle est passée par des moments très difficiles et a vécu des situations dangereuses. Cependant, cette visite a aussi été très importante pour la motivation de nos collaboratrices et collaborateurs sur place : un encouragement à ne pas baisser les bras.

A Nimroz, elle a trouvé une situation désespérante. Le peuple a perdu espoir et beaucoup aimeraient quitter le pays. Les fonctionnaires de l’État se trouvent sans travail et sans aucun revenu. Le prix de la nourriture a presque doublé ce qui a augmenté énormément la pauvreté. La liberté d’expression n’existe plus, les Droits de l’Homme sont complètement bafoués. Les femmes sont obligées de se couvrir le visage. Elles ne peuvent plus sortir sur la voie publique sans être accompagnées par un homme (mari, père ou frère). Le non-respect de ces règles peut amener à l’emprisonnement. Pendant son séjour, Madame Nohtani a vu des corps de femmes activistes et de policières de l’ancien État abandonnés dans la rue, ces femmes ont été tuées par les talibans. En ce qui concerne notre projet d’éducation civique, Madame Nohtani s’est rendue dans plusieurs villages pour assister aux cours. Les femmes, très excitées, avaient révisé toute la nuit en pensant devoir passer un examen devant elle ! Les participantes aux cours, comme d’ailleurs toutes les femmes afghanes en Afghanistan, se font énormément de souci en ce qui concerne leur avenir incertain et la possibilité de pouvoir trouver un emploi. Nos élèves gardent la motivation et leur participation aux cours est régulière. En effet les cours se déroulent dans leurs villages où elles ont la permission de sortir.

L'engagement de AWRA est reconnu

En 2020 deux membres du comité ont été élus par l’association un Monde Meilleur, pour faire partie des 16 "super-héros", cela a été une grande reconnaissance pour notre engagement !

Bahishta NOHTANI, Présidente et Gabriella MORIELLO membre du comité

En effet, pendant le mois d’août et de septembre, sur le quai Gustave Ador il a eu lieu une exposition du projet socio-culturel réalisé par l’association « Un Monde Meilleur ». Ce projet a souhaité mettre en avant des personnes habitant Genève, dites « ordinaires » qui œuvrent activement pour des Objectifs de Développement Durable. Les portraits de 16 « super –héros » étaient exposés et l’association AWRA a eu l’honneur d’être choisie pour illustrer l’objectif : « Egalité entre les sexes ». Une BD dessinée par Monsieur Pierre Wazem et destinée aux élèves du Cycle d’Orientation sortira en avril 2021.

Projections pour 2023/2024

Malheureusement nous ne croyons pas que la situation des femmes en Afghanistan puisse s’améliorer dans un futur proche. C’est pourquoi nous allons continuer à nous investir avec courage dans nos projets en cours à Nimroz c'est-à-dire les cours d’alphabétisation, le minibus santé et le centre du jour pour les enfants de la rue.
A Genève, nous souhaitons pouvoir continuer à aider les réfugiés afghans qui font appel à notre association.
Nous allons aussi rester disponibles, dans la mesure du possible, pour débattre et témoigner sur la réalité en Afghanistan lors d’événements. Nous avons déjà reçu une proposition de la Ville de Genève pour l’exposition qu’elle organise avec le collectif WAVES en faveur d’AWRA. Le vernissage est prévu pour le 2 février 2023 à la Cité Séniors.